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E-toile "La porte du soi ou la danse de PLUTON"

  • alexandrapeala
  • 13 mars
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 mars

Car oui PLUTON c'est une énergie de vie ! 


Le Seuil, un endroit qui cache l'envers comme un éternel hiver infranchissable. Je vais vers cet endroit qui me retourne et me rend gauche, m'insécurise, me tétanise. C'est mon monde, celui qui s'est vêtu de mon connu, de mes croyances, des circonstances et de mes choix. La terre est sous mes pieds et pourtant elle semble se dérober. Je peux sentir sa rotation, sa vibration m'ébranler. Imperceptiblement je bouge, pourtant...

Cet immobilisme est une illusion, en une fraction quantique je peux franchir le seuil. 

Qu'est-ce qui me donne cette illusion de ne pas franchir la porte ?

Où sont les résistances, les errances, les méfiances ? Nul endroit meilleur pour les dissimuler que derrière le voile de l’illusion des parties Neptuniennes en nous…

Les rideaux intérieurs mis aux fenêtres de nos doutes, culpabilités, et peurs... Et l’on reste là, figé derrière ces fictives murailles qui telles des tentacules enserrent nos entrailles. 

 On subit les freins, les auto-jugements des personnages de notre village intérieur, tellement en colère, frustrés, manipulés, qui tiennent les barricades des murs que l'on a érigé année après année. On est comme pétrifiés, la mort nous nargue, l'inconnu nous targue de défier la hargne en nous, de nous révéler, nous dévoiler. 

Et nous restons là, en stupéfaction.

 La paralysie a d'abord gagné le cœur, puis les rêves se pétrifient et les pieds s'enlisent sur le seuil. On se sent si seul, si insignifiant, sans accomplissement.

Et puis un jour après bien des nuit dans l'obscurité de notre caverne silencieuse, s'élève un gémissement qui devient de plus en plus prégnant, puissant et se mue en crépitements.

 Enfin, monte un puissant hurlement et le village explose, les bombes tombent, les volcans se réveillent… ! 

On voit, on se voit là, comme prêt à sauter de la falaise.

Un effroi, un immense malaise envahit tout notre être car on est face au vide, à soi…

Dans sa puissante énergie le maître des profondeurs en nous, Pluton dévoile son visage. 

Il impose sa danse avec ses voiles brumeux, sa robe sombre envoûtante et attirante, magnétique s'enroule autour de nos cous, nous brise le cœur, nous révèle les secrets enfouis au plus profond de nos sombres heures... 

Tous les pas doivent être dansés ! Pas moyen de se dérober… L’Abrazo avec lui, devient un corps à corps sensuel, intense, érotique presque, c’est une mise à nu face à lui, à Soi. Les tripes à l’air, l’âme au pied du mur, la porte est là, qui grince et les gonds, prêts à sauter.

La danse parfois insoutenable entre Hadès et la Déesse déchire les voiles d'illusions, toutes les perceptions sont à vif, le sang bouillonne, les pensées tourbillonnent, les croyances dégringolent... On est mis face à toutes nos résistance, les errances, les désillusions nos petites chansons... 

Le saboteur intérieur vit ses dernières heures, il est acculé au pied du mur ! Comme une bête traquée il mord, se défend, il reprend parfois des forces mais s'épuise, car danser avec Pluton est d'une telle intensité qu'on ne peut que capituler.

Le vertige est si brutal que tous nos sens sont réveillés ! 

On peut voir au-delà des apparences ce qui était caché. Les trésors des ténèbres se révèlent, nos ombres deviennent des évidences, des amis refoulés, on traverse les blessures, on charcute la serrure.

Toutes les parts de déni, les non-dits, les crasses, les erreurs remontent comme pour nous enseigner. 

Elles viennent nous guider, nous ensemencer ! 

Oh oui ! il en faut du courage au Guerrier qui danse dans les ténèbres pour rencontrer sa laideur, ses vulnérabilités, un pied dans le vide et l'autre dans la glaise... 

L'inconfort, la nausée, le malaise tout nous est dévoilé dans son infinie beauté et cruauté. On est scruté, déchiqueté par notre gardien bien-pensant, notre Ego qui fait le yoyo entre police rigide, gamin capricieux et Maître orgueilleux.

 On a peur, peur de mourir, de souffrir, de guérir, de perdre, de vivre, et même sourire ! Comme si c’était indécent en ce moment…Peur de voler, s’écraser, d'exister, de se montrer tel que l'on est, d'ETRE. On ne peut soutenir cette danse étrenelle-ment, telle-ment elle est intensé-ment dans chaque instant présent, sous peine de folie... Le suicide consiste à abandonner notre être ici en haut de la falaise, à tourner en rond sur lui-même, vide d'Essence, désœuvré et sans espoir jusqu'à chanceler et ivre, finir par tomber dans un cri sans fin...

Un mot, juste un mot, peut ramener l'atome de joie à la Vie !

Un souffle, juste un souffle, peut ouvrir les poumons à la Foi !

Un geste, un tout petit effleurement peut permettre de se redresser, et de retrouver l’Espoir…

Un sourire, juste un sourire, permet de se repositionner et Guérir ! 

Un rire, un grand éclat de rire et on est prêt à sauter, à franchir le seuil... ensemble.

On peut tous être, et donner, ce mot, ce sourire, toucher quelqu'un… 

Quand on a compris ce pouvoir, pris contre soi, pour soi alors on sait donner.

Dans ce travail intense, le Deuil se fait pendant la danse, la transe... !

On le vit avant de mourir à soi.

On accueille les pépites que l'on a cherché, au moment de sauter. Le vide devient plein, il y a comme une douceur dans l'air, comme de la mousse qui s'étend depuis les pieds jusqu'au fond du ravin. Les peurs s'émoussent...

On peut toujours les sentir, mais on vit la matière autrement, on la sent se densifier !

 D'abord comme les duvets de plumes d'oie des grand-mère qui enveloppent d'une légère chaleur, puis comme un feu qui réchauffe le cœur. On sait qu'il est temps, on a traversé, Pluton va nous offrir son cadeau ultime.

Il n'y a aucune neutralité à cet instant car on est plein de tout ce néant en nous. On accepte d'être le rien et le tout. On ressent le vivant plus fort que le chagrin où les freins. Les regrets, les humiliations, les frustrations, et les culpabilités se détachent de nos corps comme des cellules ou des fruits mûrs qui ressemblent à des boules de Noël et se décrochent de nos corps pour s’élever telles des lucioles, des lanternes allumées. 

Nos expériences deviennent des cadeaux, nos détresses des enseignements, nos fardeaux, nos sacs à dos se vident... 

Tout s'allège et part, se fond dans le lointain.

On est actif, très présent à soi, concerné, concentré, responsable, Saturne le Maître veille...aucune peine, auto sabotage ne peut résister au chant du cœur qui dit oui !

 OUI, j'ai vécu, j'ai vu, j'ai compris, j'ai fait de mon mieux…

 Je dis OUIIIII j'ai été cela, j'ai fait cela...le beau comme le laid et je me pardonne et je vous pardonne...

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Nous sommes tous au bord de la falaise et nous dansons pour le vivant car nous sommes de cette Humanité, tous les Enfants.

Au moment où le doute se désagrège enfin, on accepte de faire le saut dans le vide.

Oui je dis oui …! J’ai encore peur, j'ai les jambes flageolantes, mais mon cœur saute le premier et le corps suit...

 Un instant le souffle suspendu, tout s'arrête et s'accélère, le film va très vite, les dernières peurs se révèlent... Beaucoup se consument... Les flammèches volent partout autour, la chute est vertigineuse et sans concessions. Puis l’atome de joie, tel un parachute intérieur gonfle, s'allume et se contracte et dans un bruit à la fois sourd et cristallin éclate !

 La fission se fait, l'atome s’expanse, se dilate et explose sans retenue, sans aucun moyen de stopper son évolution. 

La foi a gagné le corps, il s'alchimise et transmute.

De cette chute jaillit le phénix aux couleurs chatoyantes…! 

Il sait mourir à lui-même et renaître de ses cendres, se consumer et descendre sans s'écraser, car il sait que ses ailes sont sûres de se déployer ! Il a confiance, il a la FOI.

Fiers, humbles, majestueux, encore fragiles mais tellement impressionnant, nos Phénix jaillissent des atomes de joie et volent, se rencontrent, se mêlent dans des ballets de plumes. Il se frôlent, forment des hordes de soleils, montent chercher l'énergie de Jupiter, se nourrissent du soleil ! L'expansion se fait, se voit, s'incarne dans la Nouvelle Expérience qui devient Nouvelle Conscience.

La Renaissance est là.

Le témoignage est là…

Volez Phénix, profitez, gardez de la hauteur sur ce que vous avez été ! Il ne faut rien regretter, ni oublier, remerciez... Rêvez plus grand, redevenez étoiles, Cosmos Infini...!

 Mais n'oubliez jamais la leçon de l'impermanence ; la Mort est là pour nous enseigner la Vie. 

Soyez humble car vous êtes fait de boue, soyez noble car vous êtes faits d’é-toiles...

 …Et la porte s’ouvrit…

 

Akara Peala 

30 septembre 2021

Tous droits de reproduction réservés image et texte.

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